Bilan de la consultation sur le recalibrage des risques de catastrophes naturelles par l’EIOPA
Auteurs : Léo LOVISOLO, Mathis BLANCHOT
Contexte de la consultation EIOPA sur les risques naturels
Cette proposition porte à la fois sur la revue des facteurs existants, mais également, sur l’ajout de nouveaux facteurs de risque, sur certains périmètres ou périls jusqu’ici évalués comme non-matériels. Au total, cette réévaluation concerne 24 zones de risques (pays, territoires outre marins, etc.) de l’Union européenne, élargissant ainsi le nombre de pays couverts ainsi que le panorama des périls par lesquels ils sont touchés.
En parallèle de cette proposition, l’EIOPA a mené une campagne publique visant à collecter avis et retours d’expertise des parties prenantes sur cette mise à jour prospective des facteurs de risque. En ce début d’année 2025, elle a terminé la synthèse de l’ensemble des réponses et des opinions formulés par 12 répondants. Cette consultation avait pour objectif principal de consolider ou nuancer les propositions initialement formulées, avant de les soumettre à la Commission européenne en vue d’une probable mise à jour réglementaire de Solvabilité II.
À la lumière des opinions formulées, analysons les ajustements proposés sur le territoire français, ainsi que sur l’émergence de risques à surveiller.
Ajustements PROPOSÉES POUR mieux quantifier l’impact DES CATASTROPHES NATURELLES EN FRANCE
En termes de catastrophes naturelles, notre territoire est affecté, de façon matérielle, par trois périls : la tempête, la grêle et la subsidence (phénomène de retrait-gonflement des argiles).
Les tempêtes
La grêle
La subsidence
Autres risques naturels à prendre en compte
De nouveaux périls pourraient être ajoutés aux risques actuellement couverts par le régime Cat Nat, suivant la hausse de leur fréquence et de leur intensité. Il semble pertinent de s’y intéresser dans l’anticipation de leur intégration à la formule standard, dès qu’ils auront atteint un seuil de matérialité jugé significatif.
La sécheresse agricole
Les feux de fôret
Les inondations côtières
Ce péril se traduit par un niveau d'eau plus élevé que la normale le long d’une côte. Il peut notamment être causé par une hausse du niveau de la mer, par la variation des marées ou par des orages. Une telle élévation, qui peut durer de quelques jours à plusieurs semaines, pose un défi croissant pour les régions côtières. Selon le projet PESETA IV du Centre commun de recherche de l’Union européenne, le niveau de la mer pourrait augmenter d’au moins un mètre d'ici 2100 et les dommages annuels causés pourraient augmenter d'environ 1,4 milliard d'euros à environ 240 milliards d'euros le territoire européen [1]. Les répondants à l’étude ont insisté sur le fait que l’aggravation de ce péril sera particulièrement dépendante des mesures d’atténuation et d’adaptation qui seront entreprises pour limiter les conséquences de la montée des eaux sur les régions côtières. Cette analyse met ainsi en avant les enjeux d’adaptations au changement climatique comme levier essentiel de la gestion des risques climatiques.
Références
[1] Vousdoukas M., Mentaschi L., Mongelli I., Ciscar J-C, Hinkel J., Ward P., Gosling S. and Feyen L., Adapting to rising coastal flood risk in the EU under climate change, EUR 29969 EN, Publications Office of the European Union, Luxembourg, 2020, ISBN 978-92-76-12990-5, doi:10.2760/456870, JRC118512.