Etude interne
Auteur : Luc Vermot-Gauchy & Ahmed Saadi
Du point de vue de l’Asset Manager, le risque de liquidité correspond à la concomitance de deux événements de marché distincts : d’un côté, une vague de demandes de rachats de parts de fonds d’amplitude significative, et d’un autre côté, des difficultés à vendre les actifs en portefeuille au vu des conditions de marché dégradées. Les grandes crises financières de ces dernières années (faillite de LTCM, crise des subprimes en 2008, Covid-19, conflit ukrainien) ont vu naître de nombreuses réglementations dont celles relatives au stress test de liquidité. Ceux-ci constituent un outil permettant d’aider le gestionnaire d’un fond à identifier les faiblesses potentielles de sa stratégie d’investissement et à préparer le fond en cas de crise. L’ESMA (European Securities and Market Authority), en cherchant à établir des pratiques de surveillance cohérentes, efficientes et efficaces au sein du système européen de surveillance financière, a publié en 2019 de nouvelles recommandations portant sur les stress tests de liquidité. Plus concrètement, il est demandé aux Asset Managers de mieux évaluer la capacité des fonds à résister à une dégradation brutale de l’environnement financier.
Nous présenterons dans ce papier notre propre méthodologie de l’écoulement à l’actif inspirée de celles d’Asset Managers de la place, puis la modélisation de la liquidité au passif via la théorie des valeurs extrêmes. Enfin, pour donner une dimension pratique aux résultats, nous appliquerons l’ensemble des méthodes à un portefeuille fictif.